La Colombie a choisi son nom, en 1819, en hommage à celui qui, en 1492, avait « découvert » le continent américain : Christophe Colomb. Les premiers conquérants européens sont arrivés en Colombie en 1500. Pendant trois siècles, la Colombie vivra sous domination espagnole, comme tout le territoire latino-américain, à l'exception du Brésil, sous domination portugaise.
En 1781, a lieu la rébellion « de los Comuneros » : le peuple s'élève contre les impôts trop lourds. Le 19 avril 1810, à Caracas, au Venezuela, une rébellion s'organise pour chasser les représentants du pouvoir espagnol. Buenos Aires suit le mouvement, puis à son tour Bogotá. Peu après, le 11 novembre 1810, la bourgeoisie créole de la province de Carthagène, proclame son indépendance vis-à vis de l'Espagne. La période de 1810 à 1816 est connue sous le nom de «Patria boba» (patrie stupide, ou ingénue) : au lieu de s'unir contre le pouvoir espagnol, les provinces se déchirent, car elles ne parviennent pas à se mettre d'accord sur la forme de gouvernement que devra prendre le nouvel Etat indépendant.En 1811, la province de Bogotá, centraliste, se déclare État indépendant sous le nom de Cundinamarca, alors que d'autres se réunissent en une fédération nommée Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade. Mais de nouvelles querelles éclatent, qui débouchent sur la guerre à la fin 1812 et de nouveau en 1814. L'armée de Simón Bolívar est envoyée par les Provinces-Unies contre le Cundinamarca, qui sera contraint de s'allier à celles-ci. Simón Bolívar proclame l'avènement d'une «Grande-Colombie» qui réunit trois départements : Venezuela, Nouvelle-Grenade et Quito. Puis il réunit un congrès panaméricain à Panama, du 22 au 25 juillet 1826, pour fédérer l'Amérique hispanique du Mexique au río de la Plata. Ce sera un échec. La Colombie entre en guerre contre le Pérou et, dans le même temps, le Venezuela s'émancipe.
L'indépendance de la Colombie fut donc un processus long et sanglant. Les nombreuses divisions qui existaient alors furent plus tard et pendant très longtemps à l'origine de crises profondes et répétitives. Les fortes identités régionales constituent le trait dominant de l’histoire colombienne, d'autre part les différences sociales et culturelles sont aussi très grandes entre les différentes composantes ethniques de la société colombienne.